17 01 23

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Malcolm Lowry est important dans la pièce, pour le Mexique, pour Artaud donc, pour la mort en bas et la création en haut – dans Au-dessous du volcan le théâtre et le cinéma sont de toutes les pages pour écrire l’amour et la mort, c’est tout… J’ai justement rêvé à lui cette nuit : il y aura bien une pièce de théâtre sous le volcan que je vais écrire qui se passera là-bas (en bas) et qui fera se rencontrer à la recherche du chien du chien de son chien Momo Sam Jackie et Heiner la machine à rêver – il y aura aussi Pina (Bausch) je pense, une forme dansante d’Yvonne, qui donnera le style et l’idée d’un théâtre dansé… Je vais écrire pour qu’on reconnaisse et voie bouger danser Artaud Beckett Derrida et Heiner Müller, le style sera fragmenté et poétique très libre (à la Müller, comme dans La Déplacée) Relire Au-dessous du volcan de Lowry en en tirant les morceaux de bravoure quant aux gestes du consul et aux gestes d’Yvonne : les fantômes de Tanzteatro ce serait eux deux, sous le volcan, au-dessus de la mort Bien dire partout que c’est Sarah Kofman et son livre sur Nietzsche : Nietzsche et la scène philosophique (que je possède dans l’édition originale de 1979 chez 10/18) qui m’ont inspiré pour écrire cette pièce de théâtre, que ce soit son scénario ou son décor…












4 février

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Changement du sous-titre de la pièce : les cris de la Fée, trouvé chez Nerval lu par Sarah Kofman, au sens d’une pensée-fiction qui montrerait la réalité de la magie poétique que l’on trouve dans le roman nervalien ou dans le récit nietzschéen. La biographie du poète philosophe est un essai de pensée et un poème, une fiction, un récit imaginaire. Il faut tout montrer des noms, des figures. Les vivants du théâtre nouveau. Je garde l’idée des noms qui viennent en scène comme des fantômes ou des spectres sachant : chez Müller, dans Hamlet machine il y a ce passage sur scène des fantômes, entre la scène et la salle le pont de Kafka dans le château… Changement du lieu (autres possibles) : d’une place à Cuernavaca (Lowry, le Mexique) à la place d’un village d’Italie sous le soleil dans les années soixante-dix (Fellini). Nietzsche comme Sarah (Sarah de Nietzsche ?) vivent là et écrivent là. La place, l’ombre de Venise, la fontaine, la table en terrasse… Quand j’ai vu récemment Pacifiction de Albert Serra j’ai rêvé une scène de théâtre qui serait une île au milieu de la fin du monde, dans le temps et dans l’espace : mon rêve m’a fait voir, en langue espagnole, l’île de la série Lost, ou, en effet, une place en Italie dans un gros village qu’on voit dans un film de Fellini. Le Mexique de Malcolm Lowry se mélange bien dans ma tête avec le gros village fellinien : le soleil à midi, la soif au cerveau, la création du monde qui gronde comme un orchestre populaire et des chansons italiennes.

J’écris en même temps que Tanzteatro un essai qui s’appellera Sarah Nietzsche, un récit-essai sur la philosophe française qui lisait Nietzsche et Nerval comme s’ils lui tenaient la main pour penser et pour vivre… Sarah K s’est donné la mort le 15 octobre 1994 à 60 ans le jour de naissance de Nietzsche 150 ans plus tôt. Ce fût une mort dansée : Apollon et Dionysos ont traversé ensemble l’esprit de Sarah. Sarah Kofman au travail de l’écriture en Italie sur la place du village, c’est bien sûr pour penser à Zarathoustra en bas de sa montagne, le jour où il quitte sa caverne et retourne chez les hommes pour leur donner la grande nouvelle : l’éternel retour et le gai savoir. On n’est pas une Socrate moderne à moins. Il faut oser se mettre ainsi au milieu de la place à midi en Italie et attendre les passants. Quand on est une femme juive et de surcroît une philosophe nietzschéenne.

plan de la pièce :

Place de village, combi Volkswagen (avec inscription sur la tôle : Ecce homo), table de travail et fauteuil, ombre de Venise ou de Rimini. Sarah K écrit en terrasse.
Trois actes :

1) Midi Amarcord Fellini
2) Nuit Sunrise Murnau
3) Mer du Sud Pierrot le fou Godard


J’imagine qu’elle écrit à côté des livres de Nietzsche traduits en italien dans les années 70 par Colli et Montinari… et qu’elle lit parfois un poème de Nerval… on entend qui sort du haut-parleur une chanson d’Adriano Celentano. Ou de Paolo Conte.

J’imagine que le combi Volkswagen est le camion de Pierre Guyotat dans son livre Coma. Ou bien le camion de Duras. Bref un véhicule littéraire.

Il faut que j’écrive maintenant la première scène, décor planté, ambiance, Sarah va rencontrer Nietzsche : le premier fantôme…

[19 mars 2023


Le dimanche après le coup d’Etat en France SA
pour l’anarchie couronnée]

Je décide aujourd’hui de changer mon fusil d’épaule : il y a théâtre et théâtre.
Ce qu’il faut maintenant c’est le théâtre politique et philosophie de l’avenir.
L’avenir est à un théâtre sans théâtre du tout.
Comme nous (Alphonse Clarou, Konrad Kaniuk et moi) l’inventions et le voulions dans Fatzer, reviens publié chez ProposDeux il y a un an.
Le théâtre sans théâtre est matériel et politique : il remplace le décor et la scène par le plateau et la phrase, c’est une écriture des corps qui parlent en direct de l’existence et de la salle : le spectateur n’attend rien du spectacle, il veut tout car il peut tout sur scène avec les phrases dites et les images des corps vus.
La suite de ces notes sont la préparation de l’essai que je publierai aux Bras nus : Sarah Nietzsche, elles produiront au fur et à mesure la naissance du personnage conceptuel et elles créeront à terme le personnage de la pièce de théâtre qui lui aussi s’appellera Sarah Nietzsche.
Sarah Nietzsche est maintenant un projet global contre le nihilisme en France.
Je donne ici (viendront des notes et des images pour pouvoir écrire Sarah Nietzsche la pièce de théâtre cet été) les éléments théoriques, politiques et poétiques qui constitueront les scènes et qui seront incarnés par les figures théâtrales : Sarah Kofman, Nerval, Nietzsche, Artaud, Lowry certainement… ces fantômes traverseront la salle pour entretenir le feu sacré du théâtre vivant.
Fini la cabane en Italie, bien venue la scène ouverte de l’esprit : le théâtre commence toujours par un rêve. Je retrouverai le combi W de Pierre Guyotat dans la tête de Sarah K…
Les notes pour la révolution poétarienne et le théâtre nouveau (pour établir ce qui se passe dans la tête de Sarah Nietzsche seule en scène avant la rencontre des grands infâmes : Artaud Nerval Nietzsche…) :


Pansée de mars /
Philosophe-artiste
contre guerre sainte /

Exercices matériels de reterritorialisation


1.- La mondialatinisation (église, capital, biopolitique, nationalisme) en finit avec la démocratie humaine en mars 2022 à Kiev.
« Dieu [à Abraham] : « Donc, pas de médiateur entre nous (pas même le Christ qui aura été le premier journaliste ou nouvelliste, comme les évangélistes qui rapportent la bonne nouvelle), aucun média entre nous. Il faut que l’épreuve qui nous lie ne soit pas une nouvelle. Il faut que cet événement ne soit pas une nouvelle. Ni une mauvaise, ni une bonne. » (Jacques Derrida, Surtout, pas de journalistes ! Editions Galilée, 2016)
2.- Il doit maintenant être clair que ce ne sont pas les musulmans du monde entier qui risquent de détruire le monde occidental mais bien un simple chef chrétien venu de l’Est. A ce sujet, pour la modernité, l’invasion barbare est bien une Reconquista.
« Même quand il ne pensait pas à la petite phrase, elle existait latente dans son esprit au même titre que certaines autres notions sans équivalent, comme la notion de lumière, de son, de relief, de volupté physique, qui sont les riches possessions dont se diversifie et se pare notre domaine intérieur. » (Marcel Proust cité par Félix Guattari dans Lignes de fuite, Editions de l’Aube, 2011)
3. Temps de mars : fin de l’Europe démocratique qui n’aura ainsi jamais existé. Pourtant les affaires continuent et le président transcendant est en même temps chef de guerre entreprenant et collaborateur obéissant.
« La nouvelle fonction d’équipement capitalistique ne parviendra pas pour autant à stabiliser la société en la faisant cristalliser selon les entités bien délimitées et en lui imposant un fonctionnement bien codé. « Derrière » ses rapports institutionnalisés ne cesseront de se profiler des agencements, des lignes de fuite imprévisibles qui la menaceront de l’intérieur, dans une sorte d’inflation innovatrice ou qui, en retour, déclencheront des mécanismes qui la bloqueront sur elle-même. » (Félix Guattari, 1979)

[19 mars 2023 suite

4. Pour en finir avec les crimes contre l'humanité des dictateurs chrétiens, capitalistes et antimodernes, il n'y a réellement que la guerre totale de la pensée libre et matérielle, pour détruire et déconstruire.
« Regardez cette vieille araignée de la grande espèce, qui sort lentement sa tête d’un trou placé sur le sol, à l’une des intersections des angles de la chambre. Nous ne sommes plus dans la narration. Elle écoute attentivement si quelque bruissement remue encore ses mandibules dans l’atmosphère. Hélas ! nous sommes maintenant arrivés dans le réel, quant à ce qui regarde la tarentule, et, quoique l’on pourrait mettre un point d’exclamation à la fin de chaque phrase, ce n’est peut-être pas une raison pour s’en dispenser ! Elle s’est assurée que le silence règne aux alentours ; la voilà qui retire successivement des profondeurs de son nid, sans le secours de la méditation, les diverses parties de son corps, et s’avance à pas comptés vers la couche de l’homme solitaire. » (Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont, Les chants de Maldoror, Chant cinquième)

Guerre des idées
Macron nuit Beckett rit en italique

Dans Pour en finir encore et autres foirades, Samuel Beckett a écrit le journal vécu de ma guerre des idées contre la bêtise, le nihilisme et la métaphysique.

Contre Macron, j’ai le fouet et le travail de la pensée.

Pour finir encore crâne seul dans le noir.

« Le populisme en général, c’est ce qui met la régression, la grégarité et la xénophobie au cœur de l’action politique, en flattant dans « le peuple » ce qui, dans le collectif, tend à tirer les individus vers des comportements de masses, et en vue de faire des pulsions qui caractérisent les foules une arme de pouvoir. Le populisme industriel, c’est ce qui utilise le pouvoir des médias de masse, et en particulier des médias audiovisuels, pour soutirer une plus-value financière des pulsions que ces médias permettent de provoquer et de manipuler, et singulièrement, dans le cas de la télévision, ce que l’on appelle la « pulsion scopique ». La politique pulsionnelle, qui est le règne de la misère politique, c’est ce qui consiste à faire du populisme industriel, et sans vergogne, une occasion de démultiplier les effets du populisme politique. » (Bernard Stiegler, La télécratie contre la démocratie, 2006)

Lieu clos front posé sur une planche pour commencer.

La police politique tue par défaut : la justice couvrira, le journalisme passera.

Les médiatiques (au sens de Debord) sont immondes (au sens de Stiegler).

Longtemps ainsi pour commencer le temps que s’efface le lieu suivi de la planche bien après.

Avec Marx, Nietzsche, Simondon et Deleuze, la révolution est au bout de l'individuation.

Crâne donc pour finir seul dans le noir le vide sans cou ni traits.

Le marxisme vrai est un individualisme révolutionnaire : Henri Lefebvre et Alain Jouffroy.

Artaud en 1948, c'est le jeune Marx allié au dernier Hugo contre la bêtise.

Seule la boîte lieu dernier dans le noir le vide.

Il faut étouffer le dernier patron bourgeois avec la charge de travail du premier individu souverain - création et vérité, c'est le pouvoir des aliénés et des prisonniers.

Le fascisme de gouvernement partout en Europe, ce n'est jamais la faute de la démocratie (qui est nulle part), c'est le fait des électeurs d'extrême droite et des chrétiens républicains, soit la chienlit bourgeoise et bête à manger de la merde raciste et sexiste.

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